Une croissance de l’immigration francophone a transformé et diversifié le visage des communautés francophones et acadiennes ces dernières décennies. Ces changements ont mené à la mise en place de mesures pour appuyer les personnes immigrantes dans la réalisation de leur projet de vie au sein des communautés et à d’importantes évolutions en faveur de démarches concertées d’accueil et d’intégration, ainsi qu’une sensibilité accrue à la diversité ethnoculturelle. La FCFA et les réseaux en immigration francophone sont d’ailleurs des joueurs clés qui contribuent à bâtir des communautés francophones inclusives, diversifiées et plurielles.
Tout de même, des défis persistent quant à la capacité des communautés francophones à se mobiliser pour accueillir et engager les personnes immigrantes avant et après leur arrivée, ainsi qu’à répondre à leurs besoins. Les initiatives de lutte contre les différentes formes de discrimination doivent être poursuivies et améliorées afin de favoriser la cohésion communautaire et une inclusion réussie des personnes immigrantes pour l’ensemble des sphères de l’accueil. Gallant (2010) considère que le leadership des organismes communautaires se manifeste par l’inclusion de personnes immigrantes au sein d’instances décisionnelles, telles que les conseils d’administration. Pour Gallant (2010), la participation civique est une façon concrète de mettre en pratique les discours plus abstraits prônant l’inclusion de la diversité. L’inclusion de personnes immigrantes au sein d’instances décisionnelles leur permet d’avoir une influence directe sur les projets de leur communauté d’accueil en plus de contribuer à normaliser l’immigration au sein des populations locales et d’ainsi avoir des répercussions positives sur l’intégration sociale. Le rôle que confèrent les organismes « aux immigrants qui œuvrent en leur sein sont des modèles importants qui contribuent à façonner les représentations populaires de l’immigration. » (Gallant, 2010 : 201)
Un autre enjeu concerne la visibilité des communautés francophones. Alors que la visibilité des communautés francophones et acadiennes rejoint un critère parmi d’autres au moment de s’intéresser à leur vitalité, cette même visibilité devient une condition essentielle à toute initiative d’accueil et d’intégration des personnes immigrantes (Veronis et Huot, 2018). Des dialogues auprès de personnes immigrantes permettent de constater que plusieurs ne connaissaient ni l’existence des communautés francophones et acadiennes ni leur histoire, avant d’être interrogés sur le sujet (Veronis et Huot, 2019).
Il importe aussi de souligner le rôle des écoles en lien avec l’établissement des personnes immigrantes. Benimas (2014) ainsi que Farmer et Labrie (2008) mentionnent que l’école est l’une des institutions les plus importantes des communautés d’accueil. Pour les enfants, c’est bien souvent le premier point de contact avec la culture de leur nouveau pays. Il s’agit d’un espace symbolique important où se crée un contact interculturel entre les familles immigrantes et la communauté, communauté qui a le potentiel de favoriser ou non l’inclusion des nouveaux arrivants dans leur milieu. En outre, une insertion positive des enfants et des adolescent.es au sein de la communauté d’accueil est un facteur de rétention des parents.
Les travaux menés par le CCNÉF précisent également un certain nombre de constats concernant l’engagement et les capacités d’accueil des communautés francophones :
Partant de ces constats et des travaux du CCNÉF, diverses pistes d’action ont été suggérées. Seules certaines de ces pistes d’action relèvent de la responsabilité du ministère IRCC et pourront faire l’objet de recommandations.
Les travaux du CCNEF se poursuivent pour avancer les pistes d’action vers des recommandations.